L’histoire que je vais vous relater ici n’est malheureusement pas une fiction, c’est une histoire bien réelle qui s’est déroulée à partir de mi-mars. Malgré la note humoristique du post, tout ce qui sera relevé ici sera véridique.
Le contexte
Pour comprendre le contexte, il faut poser le «plateau des évènements».
Travaillant dans le secteur du cinéma (Eclair Laboratoire) et mon associé Thomas, dans l’univers de la musique (Universal Music), nous avons fondé une société dans la diffusion et distribution de contenus audiovisuels (films, séries, …) sur plusieurs canaux de diffusion (mobile, internet, tv, cinema, etc…).
Depuis quelques temps, nous étions en recherche de financement (business angels, fonds d’investissements, etc…) pour les besoins en développement de la société en elle-même.
Entre plusieurs rencontres de BA ou de financiers, Thomas croise, un jour, par hasard un ancien camarade de classe d’une école de management. Personne que nous appellerons Stéphane pour la suite de l’histoire. Les deux s’échangent des banalités, des nouvelles, les projets futurs, etc… Ce dernier travaillait dans le secteur de l’investissement: le sujet de nos recherches vient donc sur le devant assez rapidement. Malheureusement, ce dernier nous apprend que ses clients n’investissaient que dans l’immobilier.
Les jours passent, Thomas me reparle de Stéphane. Ce dernier aurait probablement trouvé un investisseur, américain, très intéressé par notre projet et rentrant parfaitement dans le cadre des investissements que sa société d’investissement effectue.
Stéphane propose donc qu’on en parle de vive voix tous ensemble avant de nous présenter à cet investisseur providentiel.
First encounter
Notre premier rendez-vous se déroule dans les locaux où nous sommes, proche d’Opéra, sur la mezzanine. Stéphane est accompagné, de son côté, de son associé, que nous appellerons Antoine.
Durant cette réunion, nous présentons dans les grandes lignes notre société et le business plan. De leur côté, les deux nous présentent dans les grandes lignes le personnage mystère et la fameuse société: Il allait nous présenter un certain Mathieu S. Dewar, CEO/PDG de la société Global Financial Investment. Un grand groupe de financement américain basé à Los-Angeles et créée par des structures bancaires aux Etats-Unis.
Mathieu était en Europe pour effectuer quelques réunions avec des partenaires. Ce dernier souhaitait ainsi développer la filiale financement et investissement en Europe, notamment en France. Cette filiale, déjà créée, s’appelle Triumph Inc.
Cependant, les deux sociétés ne proposeraient pas les mêmes types « d’aide ». La première, la Global Financial Investment, est une société fondée par deux assurances américaines: la Prime West Insurance et la State Farm Insurance. Elle effectue des prêts entre 1 et 100 millions de dollars. La deuxième, Triumph Inc., proposerait un financement propre (à contrario d’un prêt) mais plus petit entre 300 et 600 K€ et une aide relationnelle (réseaux) auprès des sociétés sous son aile.
Sur le coup, il est vrai que le premier choix semble le plus propice pour n’importe qui. Cependant, nous n’étions pas trop dans cet optique. Aussi bizarre que cela puisse paraître notre choix était attiré par la seconde proposition, pour un seul et petit détail: le réseau.
Selon Stéphane, Mathieu avait un réseau large dans les pays où nous travaillions déjà ou que nous convoitions. Nous posions donc, dans les deux cas, les « pour » et les « contre » à Stéphane. Celui-ci proposera de transmettre tout ceci à Mathieu.
Les jours passèrent. Très peu finalement par rapport à nos autres rendez-vous avec des investisseurs. Stéphane nous informa que Mathieu était toujours très intéressé par notre société a eu l’ensemble des informations et nos interrogations et se propose de nous rencontrer en personne.
Nous étions enchantés par cette nouvelle.
Celui-ci nous donna rendez-vous, toujours par le biais de Stéphane, dans nos locaux le lundi 21 Mars vers 19h.
A la rencontre du 3ème type…
Le jour J était enfin arrivé. Pour l’occasion, nous avons converti la salle de projection post-production en salle de réunion improvisée.
Heure-H. On sonne à la porte.
Stéphane emboîte le pas, suivi d’Antoine et enfin, le fameux Mathieu S. Dewar.
L’homme devait faire entre 1m80 et 1m85, plutôt sec, un grand black assez charismatique, un faux air de Jamie Foxx, le costume impeccable, un manteau brun à col relevé et une petite sacoche noire et bleutée.
Dans la salle de réunion, premières discussions lambdas et échanges des cartes. Rien ne semblait étrange. Hormis peut-être un petit élément qui nous a troublé, mon associé et moi: Durant l’échange de carte, Mathieu S. Dewar ratura le numéro de téléphone en France et invoqua un problème de changement de numéro entre temps. De plus, nous attendions discuter avec le CEO de la Global Financial Investment, or la carte était de la Triumph Investment Inc, donc de la filiale. Étrange. Mais pas non plus insurmontable.
La réunion commença.
Celui-ci nous présenta sa société:
La Global Financial Investment, établie en Californie à Los Angeles et plus précisément du côté de Beverly Hills, est une société gérant des fonds empruntés auprès de deux banques, CityGroup et la Wells Fargo à un taux relativement bas autour de 2%. Les fonds sont ensuite utilisés afin d’effectuer de l’ « investissement société » soit en renforcement, soit en premier tour de table, notamment pour les early business/startup. Les fonds attribués sont soumis à une police d’assurance établie par la fameuse Lloyd’s.
La filiale, la Triumph Inc., est une société établie spécialement pour les investissements en dehors des Etats-Unis. Elle possède moins de fond que sa maison mère, mais plus de facilité à gérer certains dossiers.
La réunion se passa comme n’importe quel réunion lors d’une présentation de business-plan face à un investisseur. Celui-ci posa des questions très précises sur des points particuliers. Nous répondions normalement et argumentions quand cela était nécessaire. Tout se passait relativement bien.
En fin de réunion, Stéphane présenta la suite des évènements de la sorte: nous devions effectuer une demande auprès de la maison mère, Global Financial Investment, directement en remplissant un dossier. De son côté, Mathieu S. Dewar se proposait de retourner le rapport – résumé de la réunion – dès ce soir afin de faire passer le dossier, auprès de ses conseillers, comme prioritaire.
Avant le départ, Stéphane me demande s’il est possible d’imprimer le fameux dossier car n’ayant pas eu le temps de le faire avant par eux-même. Il essaye donc de me transférer le document en question, mais pour des raisons diverses et variées, il était préférable de l’imprimer directement depuis la clef USB de Mathieu S. Dewar. Stéphane m’évoque donc le fait que ce dernier n’aime pas trop prêter sa clef USB. Élément que je comprends, il possède probablement des dossiers importants…
Mathieu se résout tout de même à prêter sa clef en ne restant pas trop éloigné d’elle. Cette clef était de la taille d’un pouce, métallisé, grise, plutôt design, accrochée à une sorte de porte-clef lambda. Nous saurons, après coup, que cette clef est capitale …
Je sélectionne donc le fichier et lance l’impression.
Curieux comme je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de copier un ou deux documents alors qu’il avait le dos tourner…. oui, je suis vil.
- GLOBAL HISTORY SINCE.pdf (présentation de la société)
- OFFER TO PURCHASE xxx boulevard xxxxxxxxxxxx.docx.
L’adresse d’un bâtiment prestigieux… donc onéreux…
Après la séparation, Thomas et moi nous décidions de remplir le dossier rapidement et de l’envoyer dans la foulée pour que tout ceci avance au plus vite.
Nous devions attendre quelques jours pour que le dossier soit traité par la maison-mère.
L’attente …
Une longue attente… Nous étions impatient car si cela se révélait positif, nous pouvions avancer sur certains dossiers beaucoup plus rapidement.
Quelques jours plus tard, nous apprenons que la maison-mère a enfin étudié notre dossier et que celui-ci se révèle valide pour la suite des opérations.
Stéphane nous informe que Mathieu S. Dewar viendra déposer une lettre d’intention de financement entre deux rendez-vous sur Paris. A nous de l’étudier et de donner notre confirmation ou notre refus devant la proposition.
Thomas n’étant pas disponible le jour du rendez-vous, je réceptionne Mathieu, Stéphane et Antoine rapidement le temps de recueillir la lettre en question.
Je pensais que la nouvelle rencontre ne devait durer que l’espace d’un dépôt de lettre, d’une discussion obligatoire et sociale ponctuée par les civilités habituelles. Cela ne fût pas le cas. Mathieu proposa d’étudier la lettre aussitôt. Interloqué, je les conduisis donc dans mon bureau.
Mathieu se posa en bout de bureau et les deux autres interlocuteurs en face de moi. Et c’est ainsi que nous commencions à étudier les trois malheureuses feuilles de lettre d’intention.
Je parcourais les feuillets rapidement et écoutais Mathieu S. Dewar réciter chaque paragraphe, chaque phrase, expliquer chaque terme et répondre à quelques interrogations que j’avais sur le moment.
C’est à ce moment que quelque chose clocha.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai fini par appeler cela l’effet Highlander. Déjà, sûrement parce que je regarde trop de film, mais aussi parce que l’effet Highlander est le moment où dans votre tête, une sorte de « chose » – un déclic – se produit et vous vous dites que quelque chose cloche … mais sans savoir pourquoi. Une sorte de 6ème sens, en d’autres termes.
Je regardais la scène que je trouvais surréaliste: Comment se fait-il qu’un grand dirigeant – d’une société aussi prestigieuse qui brasse autant de milliards – effectue la lecture d’une lettre d’intention, comme un simple banquier de quartier de province. (sans vouloir être offensant pour les banquiers de quartier)
C’est à ce moment-là que je n’écoutais plus les différents protagonistes autour de moi, je les regardai. Une phrase claqua dans ma tête: « C’est une #$% d’escroquerie ! »
Je tournais les pages et ne voyais que demandes excessives, des documents complètement hors propos, comme des photocopies de passeport, une copie de « Utility Bill », qu’on peut traduire par « Facture EDF », une copie de papiers liés à des taxes payés par la société, une copie des statuts et une copie des contrats signés avec nos partenaires. Des demandes trop farfelues pour être honnêtes de mon point de vue.
Je continuais à tourner les pages et je voyais des termes anglais mal posés ou plutôt du charabia anglophone signe d’une traduction mot à mot et indigne d’un service juridique anglophone d’une grande entreprise.
Ce qui me confirma mon doute a été un tout petit détail pour le quidam, mais pas forcément pour des personnes ayant un minimum de connaissance ou de culture web.
Nous devions envoyer une copie des contrats par email à deux adresses: Le premier à un certain Steven Watt ( steven.watt@gmx.us ) et une autre copie au département financier de Global Financial Investment ( finance.department@gmx.us )
Pour ceux qui ne connaissent pas: gmx.us est un webmail gratuit américain, équivalent d’un hotmail ou d’un gmail.
Entre nous: combien de sociétés ayant plusieurs millions voire milliards dans ses comptes utiliseraient des adresses emails sur un hotmail-like ?
Je continuais la réunion comme-ci de rien n’était et j’évoque tout naturellement que la décision se prendra entre mon associé et moi-même dans les jours à venir. Initialement prévu à une quinzaine de jour, nous devions retourner le document signé sous 4 jours, soit lundi 17h, heure Californienne. Cela sentait le coup de pression habituel des escrocs pour ne pas (trop) réfléchir.
Fin de réunion…début des interrogations.
24h Chrono…
La porte claquée, je fais état de ma stupeur à Thomas par téléphone dans des termes fleuris comme « Ca pue sévère ! ».
Nous avions maintenant moins de 48h pour découvrir si mes soupçons se révélaient exactes. Thomas n’étant pas sur Paris, je lui transmets une copie des documents aussitôt. Lui aussi émet des gros doutes sur des termes et des phrases.
Le top-chrono était lancé…
Je décide donc d’appeler 3 de mes contacts qui aurait pu me renseigner: un ancien haut responsable d’une grosse banque d’affaire avec qui j’ai travaillé, un commissaire au compte et ancien associé dans une précédente société et un ami dont la femme travaillait en banque. (pour la dernière personne, j’avais émis l’hypothèse que les banques devaient avoir une sorte de registre de blacklist de société intra-banque permettant de se prémunir contre les sociétés écrans).
Ne pouvant joindre les 3 personnes sur le moment, je décide de rechercher des informations par moi-même. Thomas fera de même de son côté avec son réseau.
Je démarre mes investigations par les adresses.
Traque sur Internet…
Je possédais deux adresses, une sur la carte de visite de Mathieu S. Dewar et l’autre sur un des contrats:
9663 Santa Monica Boulevard
Suite 346
Beverly Hills, CA, USA, 90210
9025 Wilshire Boulevard
Penthouse 500
Beverly Hills, CA, 90211, USA
Pour le premier, je prend Google-Street-View, et voici ce qu’on découvre
Une boite postale (PO), pas très sérieux tout ceci. Surtout qu’il existe plus de 350 sociétés à cette boite et qu’en recherchant dans les anciennes entreprises établies à cette adresse, je découvre des sociétés étranges qui semblent liées à ce Mathieu mais fermées depuis le temps (notez que c’était sous un faux nom, les anciennes sociétés écrans me sont apparues qu’après de nombreuses recherches à cette adresse et à partir de ses faux noms… un vrai nid à vipère ce 9663…)
Pour la deuxième société, nous trouvons ceci:
Un bâtiment plutôt beau. Mais l’habit ne fait pas le moine.
Mon problème avec cette adresse, c’est déjà la quantité de société étrangère à la Global Financial Investment. Pourtant, la société est censée accueillir plusieurs centaines d’associés.
Selon l’adresse, la société se trouve au penthouse, c’est-à-dire au dernier étage. Difficile donc de vérifier depuis le bord de la route avec Google StreetView.
Je décide donc de contacter un ami à Los Angeles et lui demander s’il était possible de passer à cette adresse. Celui-ci accepta sans broncher, je pense que l’aventure le tentait bien. Il me fallait attendre.
Entre temps, une autre adresse était disponible, celui des bureau sur Paris:
21 Boulevard Haussman
75009, Paris
France
Par chance, cette adresse est à quelques rues de nos locaux, je décide donc d’y aller à pied et je tombe nez à nez à côté du Surcouf d’Haussman. Au 21 se trouve des bureaux typique: Banques, Immobiliers, diverses sociétés, des avocats et surtout … un centre d’affaire. Traduction: des bureaux à louer pour l’heure. Comme par hasard …
Je retourne au bureau et continue mes recherches. Je tombe après plusieurs heures de recherche sur une adresse étrange donnée par le magazine BusinessWeek Online:
Triumph Investment Inc.
www.globalfinancialinvestment.com
2050 Russett Way
Carson City, Nevada
Le nom ne m’est pas étrangé, il apparaît sur un des documents échangé. Et comme par hasard, nous tombons sur une société « Budget Corp », une société proposant des boites postales et hébergé entre un coiffeur et un restaurant de burgers célèbre.
A priori, A Global Financial Investment et Triumph Invest, on a la classe internationale pour trouver des adresses qui donnent envie.
Entre temps, mon indic sur place revient de sa reconnaissance au 9025 Wilshire Boulevard. Ce dernier est dubitatif: aucune plaque au nom de l’une des sociétés, ni même de celui de Mathieu S. Dewar et encore moins à une société liée de près ou de loin à de l’investissement.
Traque sur son identité
J’essaye de trouver des éléments sur ce fameux Mathieu S. Dewar. Après tout, c’est lui l’acteur principal de cette mascarade.
Je tombe sur un ensemble de documentation:
- Son profil Linkedin
- Le profil Linkedin de la société Triumph Investment
- Le profil Linkedin de la société Global Financial Investment
- Une note sur un hôtel établie en Juin 2009
- Le compte Twitter de la société Triumph Invest crée en novembre 2010
- Un profil Alibaba sur la société GFI
- Un autre profil sur la société GFI
- Un profil du CEO de LJH Financial Marketing, mais semble être un vrai profil
- Un autre profil pour la société GFI, crée en Juillet 2009
- Un autre profil sur Egytap sur la société GFI
- et d’autres encore…
Je constate que l’ensemble des documents sur Mathieu Dewar et Global Financial Invest ont été établis entre mai 2009 et juillet 2009, Triumph Invest qu’à partir de novembre 2010.
Je constate également que les différents noms de domaines des différents emails n’existaient pas ou étaient relativement récent:
Site Internet
www.triumphinvestments.us.com
www.globalfinancialinvestment.com
Email
mfs.d@triumphinvestments.us.com
Le nom de domaine globalfinancialinvestment.com n’a pas d’historique registrar avant 2008 … Étrange pour une société crée – dixit Mathieu lui-même – en 2001.
Je note également que le nom de domaine a eu 2 erreurs de renouvellement en 3 ans d’existence. Soit les administrateurs systèmes et réseaux de Global Financial Invest. sont incompétents, soit l’auteur a eu quelques petits soucis pour avoir accès à un ordinateur pendant un petit laps de temps…
Concernant son profil Linkedin
Mathieu S. Dewar
Chairman/CEO at TRIUMPH INVESTMENTS INC (2008-Present)
Chairman/CEO at GLOBAL FINANCIAL INVEST. (2001–Present)
Education
Columbia University - Columbia Business School (1978–1982)
J’étudie également le profil Linkedin de la société Triumph Investment et Global Financial Investment qui comporte trois profils liés.
Seulement trois ?
Sur 500 personnes dans l’entreprise ?
Investiguons: le premier profil est celui de Mathieu S. Dewar, le deuxième d’un directeur de la filiale à Shanghai, c’est en fait celui de Mme Loretta Liang qui a un profil atypique: secrétaire maîtrisant le word/excel et sachant notifier les meetings depuis le début de sa carrière, elle passe gérante de la filiale Triumph Investment. Shanghai: Un joli coup de boost dans sa carrière.
Je continue mes investigations en restant fixé sur Mathieu.
C’est lui qui détient la clef.
Je fais donc une recherche sur Dewar, rien de probant en premier lieu. Mathieu Dewar, rien de probant non plus hormis des références étranges sur Global Financial Investment qui ne fait que renforcer mon sentiment négatif sur cette société.
Au détour d’une page avec d’autres mots clefs (adresse, numéro de téléphone, etc…) je tombe indifféremment sur un Mathieu Dewar, Mathieu S. Dewar. Puis, à ma grande surprise, au cours d’une recherche avec certains mots-clefs particulier, je tombe pour la première fois sur un Frank Dewar [1][2][3][4]. Avec la même adresse ou le même type d’image bidon en icône de garde.
Le dernier document est intéressant, il provient de la Chambre de Commerce de Beverly Hills. Sur ce document, nous constatons que :
- Le document a été crée entre juillet et août 2009
- A la page 6, on accueille les nouvelles sociétés à Beverly Hills
- Que Global Financial Investment, Inc. y est présent
- Que le PDG est identifié comme étant Frank Dewar et non Mathieu
- L’adresse est la même que sur la carte de visite de ce fameux Mathieu
Mathieu, Frank, Dewar…. Cela devient de plus en plus étrange. Et si le « S » était un élément clef pour trouver sa véritable identité ? Que signifie-t-il ?
Je fini par le découvrir au bout de quelques minutes à partir du nouveau prénom découvert: Frank Sablon Dewar.
La société n’est pas la même, c’est la World Resources Trading Inc.. Bizarrement le choix des mots pour le nom de la société est aussi folklorique que pour Global Financial Investment. Des termes génériques qui ne veulent rien dire.
Mathieu Frank Dewar Sablon ? Mais finalement, qui est-ce ?
Je finis par le découvrir à l’aide d’un internaute qui a eu la bonne idée de créer un site sur ce personnage.
Vous vous souvenez du petit air de l’acteur Jamie Foxx ?
Et bien, voici la photo de notre fameux investisseur:
Photo prise il y a quelques années lors d’une réunion pre-escroquerie.
Le personnage s’appelle Frank Sablon, née dans les DOM-TOM (Martinique ou Guadeloupe, je ne sais plus) dans les années 50. il est divorcé, un fils et un casier judiciaire long comme le bras. Il officie dans plusieurs pays: Etats-Unis, Belgique, Luxembourg, Suisse, Chine, Japon, ….
Et voici le résumé de la vie de ce fameux Franck Sablon que je vous laisse découvrir par vous-même: sablon-dauberton.com
Je contacte l’auteur du site. Celui-ci m’en apprend beaucoup, notamment sur le fait que Frank s’en tire en utilisant des subterfuge à la « pas vu, pas pris ». N’ayant pas été pris en flagrant délit, il s’en tirait de temps à autre.
Je vous passe les recherches annexes sur les sociétés écrans diverses, les analyses internes des fichiers échangés qui me permettront d’appuyer mes conclusions mais qui ont peu d’intérêt pour le référencement Google de l’individu afin d’aider les potentiels autres (futurs?) victimes.
De son côté, Thomas reçoit des informations d’un de ses amis, avocat d’affaires international: le contrat est une supercherie dès la première ligne. Mais nous le savions déjà …
Retour de flamme …
Nous décidons d’aller au commissariat du 2ème arrondissement, rue des croissants. En exposant brièvement la situation, l’agent écoute brièvement et conclu par un bref « cela m’a l’air d’être du lourd ». Il était loin de la vérité.
Deux agents me reçoivent, une première personne en uniforme et la deuxième en civil. Je supposais que le deuxième était de la BAC jour. Ce dernier m’informe ce que je savais déjà: le préjudice n’étant pas intervenu, ils ne peuvent rien faire.
Avec Thomas, nous décidons donc de faire un joli remake d’Ocean Eleven. Sauf que les billets seront remplacés par un escroc de haut vol. Après tout, il s’est bien foutu de nous, on va s’amuser à notre retour.
Stéphane ayant eu vent de nos interrogations post-réunion, nous devions jouer fin pour ne pas ébruiter notre plan. Pour ce faire, nous remettons Stéphane en confiance – ne sachant pas s’il était complice ou non: Nos questionnements ne portaient que sur les documents que nous devions fournir et si nous pouvions tout délivrer en temps et en heure avant lundi. Pour nous, tout était OK: nous aurons les pièces demandées pour le prochain RDV.
Nous n’apporterons aucune pièce; Seulement une pièce de théâtre en réel.
24H passe… Aucune nouvelle. Dimanche, réception d’un mail provenant de Stéphane et comprenant un document que nous devons remplir avec une notification supplémentaire: prévoir 2 chèques pour le prochain RDV… nous avions prévu qu’une partie de l’arnaque se situerait à ce niveau. Mais pas que là. Pour nous l’arnaque aurait constitué en 2 ou 3 étapes: Premièrement, encaisser les chèques et se barrer; Encaisser les chèques et à l’aide des documents que nous avions fourni, souscrire un prêt dans une banque lambda à notre nom.
Élément amusant, les adresses définies dans le dernier document envoyé fait mention de Carson City et de la banque Wells Fargo. Ce qui correspondait pile-poil à des éléments de nos premières investigations.
Ocean’s Eleven: le rendez-vous
Le rendez-vous est planifié pour le lundi 28 mars à 18h, dans nos locaux.
Il nous fallait beaucoup de preuve de l’escroquerie…
Nous décidons de prévoir beaucoup de choses: déjà un premier document stipulant que nous délivrons 2 chèques de XXXX euros à Mathieu S. Dewar. Il nous fallait une signature, un début d’usurpation d’identité, faux et usage de faux.
Nous nous attentions à ce que les autres documents soient déjà pré-signés: s’il était interpellé, il pouvait nier en être l’auteur. Il nous fallait donc une signature devant témoin.
Je repasse au commissariat et repose les conditions: Ce soir, une tentative d’escroquerie, si la police n’est pas là, on fait cela sans eux. Un des agents note mon numéro et voit ce qu’il peut faire, mais à première vue, les effectifs étant tous occupés, la planque avec la BAC sera difficile ce soir.
16h, l’heure approche; Nous préparons le terrain, nous posons des micros et des caméras pour le grand show de Frank. Problème: les caméras auraient été trop visible, nous laissons donc un seul micro et positionné… en dessous de la place prévue pour Frank.
16h30: un coup de fil d’un numéro inconnu: le commissariat du 2ème, 3 agents arrivent pour se greffer au plan. Là, on commence à s’amuser. Quelques minutes après, 3 officiers arrivent dont un major.
Pour ce dernier, si l’homme vient ce soir, cela sera du gros dossier qui passera directement à la brigade financière.
On lui pose le plan, il est d’accord et restera en planque avec les 2 autres officiers. Entre temps, il contacte de nouveaux effectifs. Nous nous retrouvons donc avec 6 agents dans les locaux et 2 ou 3 autres dehors en standby.
18h30…. Les 2 compères sont en retard. Durant ce laps de temps, Thomas et moi nous nous mettions d’accord sur le plan à suivre: accueil, civilité, dépôt des chèques, signatures des dépôts des chèques et enfin le grand show final: on dépose nos preuves sur la table et on regarde comment il réagit.
Entre deux, nous discutons avec les officiers et tentons de décompresser.
Il était amusant de constater que tout le monde sursautait dès que la sonnette de la porte retentissait. Les officiers se remettaient en planque en quelques secondes.
19h… nous pensons que Frank va se défiler. Trop de doute. Il va sûrement ne pas venir.
19h10, Stéphane appelle. Nous attendons tous une annulation du rendez-vous. Cela n’a pas été le cas, Stéphane confirme bien le RDV, Mathieu est en retard, il est dans un train provenant du Luxembourg, ils arriveront avec une demi-heure de retard.
Thomas veut vérifier les dires de Stéphane et demande des informations auprès d’un indicateur à la SNCF, devant le regard amusé des officiers: « Mais vous avez des indics partout ou quoi ? »
Le train arrive à 19h20 … Nous supposions un mensonge. Nous saurons par la suite qu’il était bien au Luxembourg avec une de ses victimes, – dont je tairais le nom – et devait effectuer des opérations bancaires au sein de la banque Dexia avenue Monterey.
19h40, le téléphone sonne de nouveau: ils sont en bas. Tout le monde en place. Le major se met en place pile dans la ligne de mire de la place supposée de Frank. Même les clients qui effectuaient un montage d’un long métrage dans la salle d’à côté sont de la partie. Activation des enregistreurs. La porte sonne. Mathieu et Stéphane entrent. Sourire « bright » de rigueur.
Et … Action!
La porte se referme, le piège aussi …
Début de la réunion, tout se déroule normalement. Mathieu/Frank joue son rôle parfaitement, il sort les mêmes recettes vues aux dernières réunions. Je remarque qu’il sort deux fiches cartonnées affichant des opérations immobilières: une tentative pour crédibiliser son dernier voyage ?
Au détour d’une ouverture, je découvre une sorte d’organigramme. Non ! il ne va pas oser nous donner un faux organigramme quand même ? Cela a été le cas par la suite, je m’amuse de lui dire que cette information est très intéressante. Sachant que 20% des noms, sur son organigramme, ont été vérifiés au préalablement et se révèlent être soit des faux noms, soit des personnes décédées.
Mathieu/Frank nous demande si nous avons bien vérifié si la société existait bien à Los Angeles, Thomas lui répond par l’affirmative et qu’il n’y avait aucun problème pour la suite des opérations…
Thomas et moi-même jouons les idiots du village à perfection. Nous laissons Mathieu/Frank nous présenter la suite du programme. A titre personnel, je pensais « avec beaucoup de gravier, à sec » mais pour lui.
Nous tentons de remplir les documents venant de Mathieu/Frank lui-même en attendant notre passage « remise de chèque ». Thomas fait semblant d’écrire des informations pertinentes sur les documents.
Pendant ce temps, quelque chose intervient que nous n’avions pas prévu: Mathieu/Frank, tellement en confiance devant la situation, signe un de ses propres documents directement devant nos yeux et celui de l’officier en planque: le piège se referme, il a signé un document comme étant « Mathieu S. Dewar ». Tout le reste ne peut être que bonus pour un dossier à charge.
Thomas et moi-même continuions notre petit jeu. Nous remplissons un dernier document, puis enfin arrive la remise de chèque. Nous savions que Mathieu/Frank ne pouvait pas endosser un chèque français en dollar, il devait donc nous demander un chèque en euros qu’il allait devoir déposer en France; De plus, il devait nous donner un ordre: Soit son vrai nom, soit d’une autre personne/entité complice dans l’affaire.
Thomas prépare l’ordinateur portable pour le taux de change et commence à notifier le montant en euros.
Puis, ce dernier attend fébrilement que Mathieu/Frank donne l’ordre auquel il devait signer les chèques. Mathieu/Frank sort un nouvel intervenant mystère: « Mettez le à l’ordre de KFOND, c’est une filiale de Triumph Inc qui effectue des transactions immobilières en Europe ». Mais bien sûr … Ni Thomas, ni Stéphane – lui aussi surpris – n’avions entendu ce nom auparavant.
Alors que je fais diversion en discutant avec Mathieu/Frank en lui préparant les papiers, Thomas, discrètement regarde sur societe.com si l’entreprise existe: bien évidemment que non.
Nous supposions (confirmé par l’un des officiers) que le chèque aurait pu être endossé par Frank purement et simplement en manipulant le nom: Avec KFOND, nous pouvons arriver facilement à SABLONDAUBERTON sans difficulté et sans éveiller les soupçons du simple guichetier de banque.
Entre temps, je prends notre contrat piégé et je commence à le remplir avec les différents montants et l’ordre fraîchement connu. Thomas signe, puis Stéphane – que nous avons placé comme tiers de « confiance » – et enfin Frank/Mathieu. Thomas et moi-même récupérions l’ensemble des documents comme-ci de rien n’était.
Frank/Mathieu sort un nouveau dossier surprise et commença sa nouvelle scénette: « Bon, je pense que nous pouvons passer à … »
Ayant assez de preuve, nous pouvions commencer les hostilités à notre tour, je le coupe donc sèchement et commença mon petit laïus: « Effectivement, nous pouvons passer aux choses sérieuses … » rajoutais-je, en prenant notre dossier de recherche.
A ce moment-là, je lui pose la première photo de la plaque du 9025 Wilshire en commentant: « Alors, de notre côté, nous avons effectué quelques investigations, nous avons demandé à quelqu’un d’aller à l’adresse là … Je ne vois pas le nom de votre société, je trouve cela un peu bizarre »
Frank/Mathieu ne répond que par un bref « oui ». Il semble à l’ouest. Il ne comprend pas trop ce qu’il se passe.
Je continue donc « Votre adresse sur votre carte de visite [9663 Santa Monica Bld], j’ai une magnifique photo » où on y voit une magnifique boite postal.
Sourire au début, Stéphane constate que la photo affiche une pauvre boite postal, loin de la présentation qu’en avait fait Frank/Mathieu.
Frank/Mathieu m’interroge sur la photo « Ca c’est où, ca ? »
Je rétorque de suite avec un brin sarcastique: « Vous devriez connaitre … »
Frank tente une justification: « Ah oui, ca c’est notre … heu …. notre … adresse de … comment cela s’appelle … heu … où on reçoit notre courrier … le 96… »
Je le coupe sèchement: « 9663 Santa Monica Boulevard, vous inquiétez pas je commence à la connaitre par coeur » (A noter que lui aussi il aurait dû car ses précédentes sociétés bidons étaient à la même adresse … )
Je continue sur l’adresse à Carson City. Il me rétorque aussitôt: « Carson city il n’y a pas d’adresse ».
Je le recoupe de nouveau « Ah si si ! [ je montre le document de BusinessWeek] y’a une adresse, j’ai même une belle photo [ je lui montre une photo de la zone industrielle ] » (de plus l’adresse à Carson City était présent sur un des contrats apportés, documents que je n’avais pas lors de mes recherches et qui confirmaient donc le tout… il était donc difficile de nier au final qu’il ne connaissait pas l’adresse)
Stéphane ne comprend plus rien, je le vois regarder Thomas pour tenter d’avoir une explication sur ce qu’il se passe.
Concernant la société, je lui évoque plusieurs références « Global Financial Investment » avec un président nommé une fois Mathieu, puis une autre fois Frank.
Il ne sait pas quoi répondre, le seul mot qui sortira de sa bouche sera une onomatopée d’exclamation.
Je continue sur ma lancée: « Bon, on continue nos recherches et on découvre enfin la signification du « S », c’est « Sablon » »
Il essayera de justifier cela: « Ah oui, mais ca c’est mon nom de … heu … de …. c’est mon nom de … [ NDA: son nom américain, ce qu'il dira à la police ] ».
Je le recoupe: « pas de problème, pas de problème ! ». Je ne l’écoutais même pas, il s’enfonçait de plus en plus.
Alors qu’il me regardait et qu’il faisait sombre, je pose la première page du site sablon-dauberton.com, sa photo d’un côté, et « l’extrait » du casier judiciaire du personnage de l’autre
Et je lui pose la question de suite: « Et vous vous reconnaissez sur la photo ? »
A ma grande stupeur, il voit la photo et répond derechef sans lire le texte à côté: « Oui, oui, je me reconnais bien sur la photo »
Je regarde Thomas brièvement, il venait d’avouer devant tout le monde que c’était bien lui.
Je me retourne calmement vers la planque de la BAC et appelle les officiers. Ces derniers sortent de partout et encerclent Mathieu S. Dewar Frank Sablon Dauberton.
Interpellation dans nos locaux avec succès, un parfait flagrant délit.
A l’heure actuelle, Frank était en garde à vue. Le commissariat du 2ème va être déchargé du dossier pour partir à la brigade financière. D’autres plaintes se sont rajoutées au dossier à charge durant les premières 24h et d’autres se suivent.
A priori, selon la police, il sera probablement condamné de 7 à 10 ans, voire pire.
A noter que durant son interpellation, il avait un billet de sortie de Fleury-Merogis fraîchement imprimé. L’homme devait être dehors que depuis quelques mois (NDA: A priori, entre septembre et début novembre 2010)
Stéphane est sorti de garde à vue, disculpé, il a lui aussi été manipulé dans l’histoire; Il est maintenant témoin à charge sur le dossier Sablon.
Au dernière nouvelle, Sablon a été déféré devant la brigade financière, une perquisition va être établie sous peu à son adresse dans le 15ème.
Il existe encore plusieurs victimes inconnues, n’hésitez pas à diffuser ce post ou le site sablon-dauberton.com. Son coeur de cible est maintenant dans le domaine de l’audiovisuel/théatre/cinéma. Une de ses dernières victimes venait du Luxembourg, elle travaillait dans le cinéma.
Cadeau bonus:
L’enregistreur, planqué sous le canapé, a été récupéré après coup … il a parfaitement enregistré toute la scène.
Seuls regrets:
Ne pas avoir une version vidéo de la scène. Une caméra aurait été trop visible. Sauf une caméra miniature, mais pas assez de temps pour s’en dégoter une.
Ne pas avoir récupérer le contenu de la « fameuse clef USB »: Et oui! je n’ai pas évoqué le contenu de cette clef, mais selon certaines sources (son ex-compagne par exemple), elle détient une vraie mine d’or comme ses coups, ses fausses identités, ses faux documents, et peut-être plus… Quand je pense que je l’avais entre les mains (et que je voulais la copier lors du 1er RDV), j’enrage :-)
UPDATE:
Les comptes Linkedin continuent d’être modifiés…. Mystère… C’était probablement quelques heures avant son interpellation.
UPDATE du 30/03
En cellule, Franck Sablon s’est énervé et a juré que quand il sortira, il essayera de nous pourrir par tous les moyens. Rendez-vous dans 10 ans !
UPDATE du 30/03
A noter que même en cellule, il essayait de persuader que l’affaire du « bâtiment prestigieux » se poursuivrait sans problème… (achat ou revente du bâtiment sur une somme assez dérisoire sur le papier, moins de 40% de son véritable prix)
UPDATE du 01/04
Je viens d’apprendre qu’il a été relâché sous contrôle judiciaire … sympa.

Remerciements
- Google / Streetview / Linkedin pour la mine d’informations.
- Patrice Rogement, qui gère le site sablon-dauberton depuis tant de temps. Je peux le dire, le site a vraiment aidé, sans lui, nous n’aurions pas pu découvrir le vrai profil du personnage.
- Greg, aka Pimousse, from Los Angeles pour les photos et ses vérifications sur place ;-)
- Les officiers de la BAC de jour du 2ème arrondissement (je ne peux malheureusement pas citer les prénoms) qui sont restés en planque pendant près d’une heure et ont travaillés jusqu’à tard dans la nuit, afin de finaliser les dépôts de plainte et les garde-à-vues
- Le réalisateur et la monteuse qui ont joué le jeu jusqu’au bout dans la salle de post-production juste à côté du rendez-vous et entre nous et la BAC
- A nos différents indics dans différents secteurs privés et du publics qui nous ont confirmés ou révélés certaines informations. J’ai du résumer à ce niveau car pas mal de personne ont participé à ce processus mais pour éviter tout problème (hiérarchie, secteur, etc…), j’ai du me résoudre à ne pas mentionner leurs statuts ni leur fonctions. Merci à eux.
A noter qu’un reportage sur la BAC, qui nous a suivi durant ce flag, sera diffusé a été diffusé sur TMC le 29 Avril
Commentaires (historique)
bien joué — 31 mars 2011 à 12 h 21 min
Nous avons connu récemment ce personnage avec ce même mode opératoire…Déjà merci pour ce récit qui apporte un peu de rire concernant cet être abject et inhumain mais surtout merci d’avoir mit un terme ( je l’espère pour longtemps ) a toute cette mascarade dans laquelle il nous a tous emmené, et aux lourdes conséquences pour beaucoup…Bien joué et encore merci
S B — 31 mars 2011 à 14 h 23 min
*CLAP* *CLAP* Après la saga sur le killer dans Paris, la réalité dépasse la fixion. Tu as définitivement trouvé ta voie dans l’audiovisuel!!
Patrice Rogemont — 31 mars 2011 à 15 h 59 min
Félicitations ! Vous l’avez joué de main de Maître !! Ce sale escroc étant enfin stoppé dans ses nouvelles frasques, nous espérons que les « probatoires » et autres périodes de prison non effectuées seront enfin cumulées pour qu’il ne puisse ressortir que dans au moins 10 ans ! …. Ne rêvons pas hélas, car la justice est trop laxiste avec ce genre de personnage …. Le « nuisible » est à l’ombre et c’est bien le principal ! Toute mon admiration pour votre action et encore merci pour votre efficacité avec votre équipe !
fo0 — 31 mars 2011 à 19 h 18 min
Bravo pour la partie investigation, vraiment. J’ai bondi en même temps que toi devant les *@gmx.us, mais sans ce détail, à quel moment aurais-tu eu un gros WARN ? (demande de deux chèques?)
Ronhanson — 31 mars 2011 à 19 h 27 min
Enorme! Vous avez ete intelligents, courageux, et tres tres bons! Bravo les mecs! L’histoire est enorme!
prae — 31 mars 2011 à 19 h 48 min
@foO: Bien avant les @gmx. En fait, je pourrais pas te décrire comment c’est arrivé, mais lors du 2nd rendez-vous, j’ai eu cette petite voix (non, je suis pas schizo ;) qui me disait « et si c’était une arnaque ce truc ? ca sent l’arnaque ! » C’est un truc indescriptible, c’est pour cela que je l’ai appelé l’effet Highlander :-). Y’avait Fantomas à ma droite qui posait sa sacoche et Stéphane et Antoine en face qui me regardait, et sur le coup, ca flottait… lentement… et au fur et à mesure du temps de la réunion, il y avait plein de truc qui me paraissait étrange. La demande de document en rajouté une couche, ca sentait la demande de document spécifique pour faire des choses pas clair. Vu que je connais un peu (tout petit peu) ce genre de procédure, il a vraiment pas eu de bol avec moi. Après cela s’est renforcé quand il répétait des phrases comme-ci la 1ère réunion n’avait pas eu lieu; Merde! je sais pas, le mec est censé brasser des milliards et il se souvient pas d’une pauvre réunion 3 jours auparavant, ca fait juste pas sérieux ! Une des conditions qui étaient du n’importe quoi: « Financing equipping of the production plant in facilities ». Ce qu’on pourrait traduire rapidement par le « financement de l’usine/chaine de production »… c’est vrai, je vais construire une usine de production en plein Paris… ca sentait le copier/coller à l’arrache. Des nombres qui étaient écrit une fois en chiffre classique et une fois en alphabet, très sérieux sur le contrat … Le « Very truly yours » à la fin du document. Très pro. Il aurait du faire preuve d’imagination, mettre à la place « Je vous bise » ou « From Russia, with love », je sais pas, un truc qui pête quoi … Mais je dois avouer que le mec est très fort, un sang-froid énorme pour raconter conneries sur conneries. De savoir embobiner les gens en deux mots. A vrai dire, la première fois que j’ai eu un doute, cela a été au premier rendez-vous. Le mec arrive et décrit son parcours: MBA, 10 ans dans telle grosse société d’assurance US, puis telle grosse société d’assurance US. Ayant un peu de backend sur l’histoire des US (un tout petit peu quand même), son histoire soit était incroyable… soit ne tenait pas de debout. Sur le coup, je dois avouer avoir opté pour la première solution. Pour Thomas, ca a été, comme je l’évoque ici, la carte de visite au nom de Triumph et non au nom de Global Financial Invest avec le numéro qu’il rature rapidement devant nous en rajoutant une excuse (bidon bien entendu, nous avons su après coup qu’il n’avait jamais payé la société de location de bureau…) Après, dans les choses que je n’ai pas évoqué (soit par manque de temps, pertinence ou simplement oubli (je m’en rappelle un peu chaque jour)), c’est le fait qu’il se soit toujours déplacé. Toujours. La seule fois où quelqu’un a vu ses bureaux, c’était Stéphane, une salle de réunion au 21 Haussman. Son excuse était que les bureaux n’étaient pas encore près ou un truc du genre. Je trouvais bizarre qu’un homme de cette importance se déplace à chaque fois. Peut-être l’habitude de trop voir les mêmes habitudes chez les BA ou FI. Ca renforce juste pas la crédibilité de l’histoire. A noter que de temps à autre, je me repasse la bande sonore, ca fait du bien de l’entendre s’enfoncer et d’entendre les « clacs » des menottes :-)
fo0 — 31 mars 2011 à 20 h 41 min
héhé on aura un jour la primeur de l’avoir ici la bande sonore ou cause instruction etc… impossible ?
prae — 31 mars 2011 à 20 h 47 min
Tu dois bien imaginer que d’autres personnes m’ont posé la question ;-) En fait, j’attend que la brigade financière nous appelle pour la suite des évènements. Il faut savoir qu’il y a aussi le passage de l’interpellation et je dois vérifier si des noms (des officiers) ne passent pas sur la bande, donc j’aurais probablement un travail de bip à faire si je devais diffuser la bande
Samnco — 31 mars 2011 à 22 h 30 min
Ahahahah enormissime!!! Comme vous avez été trop bons!! Je relis tout de suite!!! Bravo!
neuro — 31 mars 2011 à 22 h 39 min
Pareil, à la lecture j’ai pas mal tiqué sur le @gmx, et sur les noms des boites aussi, trop de termes génériques pour être honnêtes. En tout cas bravo pour ce morceau de bravoure, c’est la classe, et bonne chance pour trouver des sous quand même
Thibaut — 31 mars 2011 à 23 h 21 min
J’espère secrètement que que vous n’aller jamais lever d’argent, que votre boite ne marchera pas. Comme çà, c’est certain, vu comme l’histoire est bien écrite, vous pourrez vous lancer dans les bouquins ;-)
tahorg — 31 mars 2011 à 23 h 34 min
Prae, tu l’as vraiment joué LIKE A BOSS (youtube.com/watch?v=NisCkxU544c). Bises du brésil,
R3d — 31 mars 2011 à 23 h 53 min
Franchement , wow c’est bien joué en tout cas , le déclic est arrivé pile au bon moment !! vive Highlander ;)
Charlotte — 1 avril 2011 à 0 h 52 min
Très fort ! Chapeau !
Jules — 1 avril 2011 à 1 h 40 min
Génial!!! Un film en 15 minutes de lecture. Bien joué pour ne pas vous être faits emplumés. Celà dit gros amateur de demander ce type de documents. Faites un court métrage, ça vaut le coup!!! Je vais personellement sur-partager ce lien fort divertissant. Take care guys,
Frank Sablon — 1 avril 2011 à 1 h 43 min
Vous m’avez bien niqué! Je veux des royalties sur le DVD et un versement de 1 euro par jour pour financer mes arnaques en prison! Respect Frank
Elsa — 1 avril 2011 à 11 h 11 min
Bravo et R E S P E C T.
Alkashi — 1 avril 2011 à 11 h 17 min
Bel article :) Dommage qu’il y ait tant de fautes d’orthographes des fois ça pique les yeux.
Prae
Premières corrigées, il faut que je relise :-P
Nienna — 1 avril 2011 à 11 h 51 min
Hey vous êtes mes heros ! On peut écouter l’enregistrement audio :3 ?
prae — 1 avril 2011 à 16 h 29 min
La bande sonore arrivera peut-être plus tôt que je ne le pense… *coming soon*
... — 1 avril 2011 à 19 h 02 min
peux-tu en dire plus sur la dernière info ou me contacter stp
prae — 1 avril 2011 à 20 h 45 min
quel dernière info ?
... — 1 avril 2011 à 23 h 18 min
l’Update du 01/04 est un poisson d’Avril ? :)
prae — 2 avril 2011 à 0 h 52 min
ah non non, j’ai appelé la personne chargé du dossier à la brigade financière, il est libéré sous contrôle judiciaire, mais dixit cette personne il se peut qu’il continue ses « affaires » même sous CJ. L’officier en question – à priori – le suit depuis pratiquement 10 ans et pour lui, c’est devenu pathologique: il s’arrêtera jamais.
... — 2 avril 2011 à 1 h 16 min
Ca c’est sur.Et dire que personne ne bloque un individu pareil depuis autant de temps
Xav — 3 avril 2011 à 4 h 49 min
Vous êtes trop bon les gars. J’étais mort de rire à la lecture du récit. Un tout bon scénario pour un film.
elembius — 14 avril 2011 à 17 h 03 min
excellent travail, de bon détective… j’ai adoré, euh peut être vendre à la warnerbros… ou écrire un ptit livre, si jamais je peux l’imprimer… ;-)
isa — 16 mai 2011 à 8 h 35 min
je travaille dans une société de recouvrement où j’ai un dossier au nom de mr ! qui est couvert de dettes !! super votre récit.